« Le syndrome de l’imposteur chez les entrepreneuses : une imposture ? »
C’était le titre de la première version de cet article que j’avais écrite.
Sur le coup, j’étais fière de mon accroche, de mon avis bien tranché, de mes blagounettes qui égaillaient le propos.
Sauf que le lendemain, en préparant la publication, j’ai été prise d’un gros sentiment d’imposture….
En temps normal, je me serais empressée de passer à l’action en cliquant sur « envoyer » et ce malgré tout l’inconfort que ça suscitait chez moi. Je me serais dit : « Ces doutes c’est ton ego, bâillonne-le et passe à l’action ! » J’aurais fait appel à mon côté fonceuse qui fustige l’immobilisme, qui ferme les yeux, se bouche les oreilles et se met un coup de pied aux fesses pour se jeter à l’eau même quand elle est glacée.
Mais cette fois, j’ai décidé de ne pas me faire violence, de ne pas communiquer si ce n’était pas avec plaisir. Alors, j’ai laissé décanter pour voir ce qui allait émerger.
J’ai soudain vu apparaître que ce texte ne m’était fidèle ni sur le fond, ni sur la forme.
J’avais pris une posture de cow-boy mal léché qui donne son avis à l’emporte-pièce et qui dénigre le travail des autres pour mettre en valeur le sien. Alors qu’en vérité, je n’aime pas quand les autres créent des polémiques stériles uniquement pour se faire mousser.
Et surtout, je n’avais pas correctement fait passer le message qui me tenait à cœur quand j’ai eu l’idée d’écrire sur le syndrome de l’imposteur.
Ce qu'il me semble important de partager, et ce avec d’autant plus de conviction que je l’ai vécu moi-même ces derniers jours, c’est que le sentiment d’imposture n’est pas forcément un mal à soigner.
En effet, on a tendance à pathologiser ce sentiment, on utilise d’ailleurs le mot « syndrome », à penser qu’il relève forcément d’un problème majeur d’estime ou de confiance en soi et qu’il faudrait lutter contre pour l’éradiquer.
Or, dans mon exemple et chez les femmes que j’accompagne, je réalise que le sentiment d’imposture est un signal à prendre un compte : il indique que quelque chose n’est pas aligné/congruant, que notre communication et/ou notre offre ne traduisent pas avec justesse qui l’on est. En psycho, on parle de dissonance cognitive lorsqu’on agit en se trahissant (ex : un végétarien qui mange un steak).
Est-ce à dire que le syndrome de l’imposteur est un faux problème, une imposture ? Tout dépend, si le critique intérieur qui s’exprime est avec ou contre nous.
Si la voix rabâche des jugements familiaux et/ou sociétaux intériorisés (ex : tu n’es pas quelqu’un d’intéressant ; tu n’y arriveras jamais ; les femmes n’ont pas à briller dans le travail…) et qu’elle te paralyse, oui une séance de coaching est nécessaire pour dégommer ta croyance limitante.
Mais si cette voix t’incite à être davantage loyale envers toi-même, alors écoute-la ! Ton sentiment d’imposture est dans ce cas ton allié, car agir à tout prix, sans tenir compte de ses doutes et de son malaise n’est pas le signe d’une grande force, c’est celui d’une surdité à Soi.
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